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Portrait de doctorant : Quentin Favré

Quentin Favré est lauréat d'un contrat doctoral OPUS depuis 2021. Il nous parle de son parcours et de sa thèse "L'ancienne abbatiale Saint-Père de Chartres, un chantier au long cours (XIe-XIIIe siècles)", sous la direction de Dany Sandron, (Centre André-Chastel – Sorbonne Université).

 

Une approche expérimentale du patrimoine

Quentin Favré est doctorant en histoire de l’art au Centre André-Chastel de Sorbonne Université depuis 2021.
Sa thèse vise à étudier l’ancienne abbatiale Saint-Père de Chartres en Eure-et-Loir en s’appuyant sur le scanner complet de l’église afin de la comparer avec d’autres édifices de la région ou plus éloignés.  

Sensibilisé depuis son enfance au patrimoine monumental, Quentin Favré s’intéresse depuis toujours à l’histoire, l’histoire de l’art et l’architecture ainsi qu’aux sciences et tout particulièrement à l’informatique.
Après un bac scientifique, option histoire de l’art et latin, il obtient une licence en histoire de l’art et archéologie à Sorbonne Université et s’oriente progressivement vers l’étude du Moyen Âge.
Passionné par la transmission et la valorisation des connaissances, il s’investit dans le monde associatif en tant que président d’une association pour la sauvegarde de l’ancienne carrière de Berchères-les-Pierres. Il aborde ainsi le Moyen Âge avec une approche expérimentale, notamment à travers la taille de la pierre et la réalisation de visites et ateliers pédagogiques autour de l'architecture.
Après un master spécialisé en histoire de l’architecture médiévale, il associe à travers son projet de thèse ses deux thématiques de prédilection : l’architecture médiévale et les technologies numériques appliquées au patrimoine.

 

église

Des outils numériques au service de la recherche

Son projet de thèse s’intéresse à l’abbatiale Saint-Père de Chartres. Construite entre le XIe et XIIIe siècle, ses dimensions imposantes (80 mètres de long) la place pourtant comme un édifice majeur de cette période à Chartres. Contemporaine de la cathédrale de Chartres, l’église abbatiale (aujourd’hui appelée Saint-Pierre) ne bénéficie pourtant pas de la même visibilité et attractivité que sa célèbre voisine.

L’objectif scientifique du projet est de mener une étude globale de l’église, de sa construction à son état actuel. Ses études incluent des recherches historiques en archives ainsi que des relevés archéologiques.
Pour cela, il se base sur un relevé scanner réalisé en 2014, de l’intérieur de l’édifice et de sa charpente. Afin de le compléter et d’obtenir une maquette 3D, il a réalisé avec la Plateforme Plemo 3D de Sorbonne Université, un relevé scanner de l’extérieur de l’église. A travers cette maquette 3D permettant de comprendre le bâtiment à différents stades de son évolution, le projet propose une restitution virtuelle aussi précise que possible servant ainsi de base à différentes hypothèses scientifiques.

 

église vue de l'extérieure

De nouvelles hypothèses

Au cours de sa deuxième année de thèse, Quentin Favré a par ailleurs étudié la dynamique architecturale régionale et identifié de nombreux documents d’archives faisant référence à l’histoire de Saint-Pierre et de son abbaye, laissant entrevoir des liens avec d'autres édifices de l'ancien diocèse chartrain mais aussi des diocèses voisins. Ces liens pourraient expliquer les rapprochements visuels avec des chantiers contemporains des différentes étapes de construction du bâtiment.

Il reste encore de nombreuses interrogations autour de l’histoire de l’église abbatiale Saint-Pierre que ce projet prometteur permettra certainement d’élucider. 

axonométrie d'une église
axonométrie d'une église

Bibliographie

o    FAVRÉ Q., « L'église abbatiale de Saint-Père-en-Vallée à Chartres. Esquisse des grandes phases d'un chantier », Cahiers de la Société Archéologique d'Eure-et-Loir, cahier n°8 Année 2022, p.13-43.
o    HÉLIOT P., JOUVEN G., « L’église Saint-Pierre de Chartres et l’architecture du Moyen Âge », Bulletin archéologique du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, n°6, 1970, p.117-177.